Avant que j’aille à Venise, on m’a vendu la Biennale comme l’événement incontournable de l’avant-garde artistique. Seulement, moi, je m’y connais moyennement en art contemporain. Genre pas du tout, en fait. Pour te dire, Murakami, par exemple, y a un an et demi, je savais pas qui c’était. Et le Palais de Tokyo, je suis juste allée à la buvette.

Ceci posé, imagine la Biennale, avec mes réflexions d’enfant du Club Dorothée et de Pimp My Ride. J’y connais pas grand chose, mais j’aime ce qui est ludique et/ou un peu drôle (notion floue mais néanmoins complexe).

L’événement se déroule majoritairement dans deux lieux: les Jardins de la Biennale, avec des pavillons construits fin XIXe pour l’occasion, et le grand Arsenal de Venise qui, lui, n’est pas du tout spécifiquement conçu pour les expos d’art, et remonterait plutôt au XIVe siècle (c’est mieux). Le thème de la Biennale, Making Worlds, ayant donné lieu à une débauche de production glauquy à tendance macabres dans les pavillons des Jardins de la Biennale, au départ, j’étais moyennement servie.

La palme de l’inutilité revient au pavillon de la France qui nous propose un “Grand Soir” super dix-neuviémiste – des prisons vides, des drapeaux noirs, on repassera pour l’avant-garde.

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En revanche, dans le Pavillon du Danemark (mon chouchou), j’ai un peu révisé mon jugement sur la vaisselle de station balnéaire.

(en fait, c’est trop beau)

L’ensemble du pavillon, un intérieur bourgeois et familial dissonant et détruit par un cataclysme non moins familial et dissonant était dans un style scénarisé tendant vers le Cluedo: cool.

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La notion d'”installation” faisait plus de sens dans le Grand Arsenal que dans les Jardins. En termes de claques visuelles, on avait mieux l’impression que les œuvres jouaient avec le cadre vieux de plusieurs siècles. Même avec des choses simples, c’était un peu l’émerveillement du lieu.

Là par exemple, c’est une installation chinoise. Il faut reconnaître que ça a un côté Ikéa, voire “Les envies prennent vie du côté de chez vous” (Leroy Merlin – un big up à ceux qui regardent le JT de TF1 chez leurs grands parents), mais malgré tout, c’est un peu joli dans le vieil Arsenal.

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Le Pavillon des Emirats Arabes Unis se résume à un Fuck You hallucinant contre les détracteurs de cette partie du monde arabe. C’est fringant, l’insolence, non?

Au milieu de dépliants pour hôtels de luxe et autres maquettes simili-publicitaires, un texte expliquant la raison d’être de la présentation. La non-repentance pour ce qu’ils sont: des émirs à la richesse putassière fondée sur le pétrôle, qui proposent des loisirs de luxe aux gens qui sont luxueusement riches. Fuck off, ils assument.

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Notons pour finir que Mariah Carey n’aurait pas désapprouvé le pavillon Italien et ses jolies présentations :

Fracture de l’oeil garantie et impossibilité de se sortir Touch My Body de la tête…