J’ai beau être une insensible du cinéma (l’Exorciste, vu un soir d’hiver tard, m’a gentiment fait sourire, je repense avec émotion à Drag Me to Hell et à son crado rigolo, etc. applicable aux autres émotions ciné), j’ai réussi à me traumatiser toute seule comme une grande.
En plein syndrome pré-menstruel, j’ai été prise d’une grosse envie tout à fait subite d’hémoglobine (logique, non?), et me voilà à chercher compulsivement des scènes de tortures gores sur Youtube. Je cautionnais intellectuellement par une volonté de combler ma lacune en film de genre. Dissection, émasculation, cannibalisme, démembrement, toutes les formes de sadisme pervers y sont passées. Mais je crois que quand, le soir, toute seule au monde dans l’obscurité moite du salon, j’ai vu un cafard (irl – welcome to New York City) passer devant moi au moment où je regardais une scène de torture particulièrement sadique (une fille, pendue par les pieds, se fait lentement lacérer par une femme qui se baigne littéralement dans son sang – je te honnis Eli Roth), ça a été dur. Très dur (misogynie à part, comme dit l’artiste). Maintenant, j’ai peur du noir.
Depuis, je me trouve obligée de me faire un marathon teen-movies le soir pour réussir à m’endormir. En quelques jours, j’ai vu The Faculty (Robert Rodriguez, qui l’eût cru), Never Been Kissed (titre français: Collège Attitude), She’s All That (titre français: Elle est trop bien), She’s the Man, Ten Things I Hate About You (titre français: 10 bonnes raisons de te larguer) et je m’achemine doucement vers Mean Girls (titre français Lolita Malgré moi) et pourquoi pas Bring it On (oh oui! Bring it On, très belle satire du monde des cheerleaders). Quand je les aurai tous faits, je passerai aux rom-com en costume d’époque, au même tarif: 2 par soir.
Alors oui, c’est (souvent) très mauvais, à l’image de ce que les titres français laissent supposer, et il faut reconnaître que les années 2000 c’est super ringard en fait. Mais au moins je peux dor-mir.
Ou comment passer de Carrie (Bradshaw) à Carrie (et le bal du diable)
Ouais mais par ailleurs, je confesse avoir plutôt pas mal aimé Hostel et sa suite dans le genre cynique et ironie noire macabre. C’est juste que ladite scène (pendue la tête en bas et saignée lentement par une vieille armée d’une faucille) est d’un sadisme gothique un peu difficilement soutenable (franchement insupportable) et m’a vraiment vraiment marquée. Ce qui m’a subséquemment rendue sensible à tout le reste (beuh, bouh, angoisse, glauquerie, mal)
Je reste team Bradshaw pour mon bien être intérieur, quoi.
ben ouais tu m’étonnes…
personnellement, je ne regarde plus de films d’horreur depuis que, aux alentoures de 8-9 ans, j’avais vu par inadvertance des scènes du film avec le Clown. Je crois que c’était “Il” ou “Il est revenu”.
Mais, il est vrai, que je vois bien ce que ça fait quand un visionnage malheureux te rend tout sensible à tout le reste : ça m’avait fait ça la fois où j’avais regardé seule Videodrome (qui par ailleurs est un super film, mais où les scènes gore – genre une cassette vidéo qui sort d’un ventre-, pourtant d’un niveau technique assez 80’s, sont assez dérangeantes – un peu comme quand on regarde les poupées d’Hans Bellmer – le corps tout ça)
Après on est à la limite de la nausée, et c’est comme si notre corps lui-même n’allait pas bien du tout
Le film c’est “Il est revenu” et c’est adapté de “Ca”. Je me rappelle aussi quand il était passé. Y a une scène où le clown est vraiment flippant en effet. Et ce que tu racontes sur Videodrome c’est carrément ça. Genre après “Hostel” et “Hostel Part 2” j’ai voulu regarder “The Craft” un genre de film d’ado sur la sorcellerie un peu nul, un peu mal joué, un peu ringard… Eh ben PUTAIN, j’en menais pas large et à chaque craquement de meuble, j’étais toute chose. Relou.
Tu as vu [REC] ? C’est tout con, pas très très gore, et pas vraiment flippant et pourtant, depuis, tous mes voisins de paliers de me font flipper.
Ah non, pas vu, mais j’en ai entendu parler. C’est vrai qu’au final, le degré de flippitude d’un film tient moins à son gore qu’à l’atmosphère malsaine qu’il réussit ou pas à installer. Enfin c’est l’effet que ça m’a fait ac Hostel, en tous cas!
Les films pour adolescents puérils, ça a vraiment un certain charme…
Je te conseille très très chaleureusement “John Tucker must die”, un best of du genre !
Et merci, grâce à toi j’ai découvert “She’s the man” : même si le malheureux Shakespeare n’en finit pas de se retourner dans son cercueil, vu toutes les adaptations foiros auxquelles il a eu droit, c’est plutôt sympa pour une littéraire de trouver des éléments de classiques dans des films “commerciaux” ^^ (en plus on avait étudié cette pièce en cours, pointe de nostalgie donc)
Ce genre est en perdition depuis quelques années, du reste, c’est la seule explication que je trouve au manque de succès de Jennifer’s Body, qui était pourtant assez réussi et décalé, dans le genre…