L’autre jour, lors d’un séminaire à Philadelphie (oh oh oh, ça voyage sur la Côte Est), j’ai eu l’occasion de faire le traditionnel et néanmoins inévitable échange badin sur Paris, New York, did you like it there? How great was the City?
Le truc embarrassant quand tu t’adresses à un Américain pour échanger des expériences touristiques réciproques, c’est que les Américains sont réellement des gens sympas. Qui peuvent difficilement retourner le compliment à propos des Parisiens. Etre Français en Amérique, c’est un peu comme être Versaillais en France: il faut savoir s’excuser perpétuellement. Me voici donc à expliquer que si, les Parisiens peuvent être sympas, il faut juste savoir creuser, à proposer toute une analyse sur les modes de sociabilité américain et français, leur incompatibilité intrinsèque, etc. avant de comprendre qu’en fait, j’étais à côté de la plaque.
En fait, pour un Américain, aller à Paris sans se faire trasher la gueule par un taxi ou sans se faire insulter dans le métro, c’est un peu comme si la Tour Eiffel était fermée. La goujaterie proverbiale des Parisiens, c’est un fonds touristique à part entière, c’est folklore, ça plaît, ça crée de l’anecdote à raconter au repas de Thanksgiving. C’est l’équivalent hexagonal des rats du métro new-yorkais. Les rats, c’est crado, mais c’est couleur locale. On aime (mais si).
Ca m’a fait comprendre qu’une carte postale ne se construit pas que sur des monuments ou des quartiers mignons par un beau soleil de printemps. Il faut aussi le dark side pour se sentir dans l’expérience du réel.
Alors voilà.
Depuis maintenant 3 jours, je découvre l’autre partie de la carte postale new-yorkaise, je découvre que derrière la ville, il y a un Etat, l’un des plus grands du pays. Je découvre ce concept étrange de capitale provinciale, je découvre ce que veut dire le terme province aux Etats-Unis. En gros, ça veut dire qu’un lieu peut-être minuscule et immense à la fois. Ca veut dire que tu peux faire le tour des endroits bien en 27 minutes, mais que si tu veux aller acheter des pâtes et tirer du pognon, tu comptes 30 minutes de marche pour les pâtes, et 25 dans l’autre sens pour le distributeur. En d’autres termes, avec une voiture, c’est mieux (je conduis pas).
Je vis à Albany, NY. En termes d’expérience du réel, je crois qu’on peut difficilement faire mieux.
Albany – Lark Street (la rue la plus animée – non c’est pas une blague)
Pour coller à l’actualité, je terminerai sur cette anecdote ô combien touristique: Dirty Dancing a été tourné (et se déroule) dans les Catskills, à 3 encolures de mon nouveau chez moi. I miss you, Patrick S.
The Parisien, better to read one than to meet one
…
Api Beursdé!
par ailleurs, tu es à la pointe du sujet In, le courrier international fait sa une et un dossier sur le sujet
et apparemment un article du Financial Times sur les Parisiens….
eheh
eheh! à quand un sujet sur Albany dans le Monde? Là, je me considèrerai comme à la pointe!