College is never over

Depuis que j’ai recommencé à regarder Greek, je vois la société américaine au prisme du Pan-hellenic council, c’est terrifiant.

Samedi soir, nous voici donc à une soirée de Noël, rituel relativement courant chez les jeunes adultes américains, à en juger par le nombre de pères Noël dans le métro. Le concept? C’est une soirée comme les autres, mais avec les shots de Jäger, il y a des cookies, et le dress-code c’est rouge, vert et blanc ou chandail moche ou serre-tête ridicule. Du reste, j’ai une bien trop haute opinion de moi pour diffuser sur ce blog des photos de moi avec des bois de renne, autant prévenir. Lors de cette soirée, notre jeu de frenchies consistait à essayer de définir qui appartenait à quelle fraternité dans cette université fictive que serait la société new-yorkaise (on s’emmerdait un peu, faut dire, et les Jello shots me faisaient pas trop envie). On distinguait les fêtards branleurs des gars pour qui la sociabilité, c’est avant tout un moyen de réussir, les try-too-hard des Queen bees, etc.

La première leçon à en tirer, c’est qu’une série télé peut gravement infecter le cerveau. Btw, je soutiens corps et âme cette série totalement mineure dans le paysage audiovisuel américain. La fraîcheur et l’enthousiasme du casting, cumulées avec la drôlerie des 2/3 des blagues du personnage principal rendent ce show un peu moins anodin qu’il n’y paraît.

La deuxième leçon à en tirer, c’est que vivre à New York, pire, vivre à Brooklyn, c’est vivre dans un coming-of-age movie permanent. Un St Elmo’s Fire des années 2000 (un très très mauvais film, avec  de très mauvais acteurs pas frais du tout, eux – je suis à fond pour le cinéma des années 80 mais à fond contre le Brat-Pack, c’est ma croix). L’exemple le plus frappant pour moi est l’une de mes colocataires brooklynites. En 6 mois de temps, elle est passée de on-again/off-again avec un frat-boy rigolard et fêtard à fiancée respectable d’un avocat trentenaire bien dans ses baskets et sûr de ses objectifs (fêtard pareil, mais il faut remplacer les bros par la vraie famille). Concrètement, ça crée une translation géographique et une redéfinition des cercles d’amis, cette petite révolution copernicienne.

Par exemple, elle a déménagé de Brooklyn à Brooklyn. Ça veut dire qu’elle est partie de Williamsburg, aka hipsterland, aka je-veux-pas-grandir-land, à Park Slope, un quartier paisible où il fait bon vivre, s’installer et trouver de la stabilité (un jour, il faudra que je développe sur la complexité de BK pour qu’on arrête enfin de me présenter régulièrement la chose comme un “quartier”). En termes de sociabilité, eh ben tu me crois, tu me crois pas, le summum de la classe, c’est de nous fréquenter. Subitement, elle s’est mise à moins aimer ses réunions familiales (elle vient du New Jersey – pour ceux qui savent pas, Jersey c’est comme observer les gens qui dînent au Bistro Romain). Et la moue moqueuse affectée quand elle parle de certaines de ses connaissances cache une difficulté à faire la transition vers 1/l’âge adulte, 2/l’ascension sociale (eh, mais ce serait pas trop la problématique de Casey dans Greek???). A cause des paramètres “doctorant” et “français”, on devient bien pratiques, mon man et moi. On apporte une caution intellectuelle au fait de se mettre une vraie grosse race pendant un dîner, et ça lui a même fait passer la pilule du “je préfère organiser un dîner entre couple que me coucher à 5h du matin déguisée en pute un samedi soir”.

Si on m’avait dit, alors que je suis condamnée à vivre comme une éternelle étudiante jusqu’à 30 ans minimum, que je serais pourvoyeuse en standing et en valeur ajoutée… Nom de dieu, je crois qu’on est des trophy-friends!

17 thoughts on “College is never over

  1. Wééééé j’aime bien cette série Greek. Même si je trouve qu’elle s’essouffle un peu sur les derniers épisodes et que Casey elle m’attaque pas mal sur le long terme…
    Mais les KT c’est la fraternité de rêve quoi… (enfin en ce qui me concerne…)

    Par contre j’ai pas tout compris, t’habites à Brooklyn ou Albany?

    • La 3e saison est clairement assez décevante pour le moment, c’est vraiment dommage… Je mets ça sur le compte de personnages relous trop mis en avant (Jordan) et de personnages utiles pour l’intrigue arrivés en bout de course (Frannie qui est partie). J’espère qu’ils vont un peu revenir vers les fraternités masculines pour relancer la machine (a priori, ça devrait être ça…)
      J’habitais Albany jusqu’à hier, en revanche, j’ai vécu à Brooklyn pendant 1 an juste avant! :)

  2. tiens c est marrant j ai rencontre dans l’avion Mony et on parlait de “Ferris Bueller”, et il semble qu il y ait des qqs ref dans “Hangover” – dont le jeu autour de la voiture.

  3. Hiiiiiiiiiiii! Moi aussi j’aime beaucoup Greek mais là y’a pas de nouveaux épisodes sur Virgin 17 (oui moi je regarde sur des chaines françaises)!

    Je tiens à préciser que je sais que mon commentaire n’apporte rien mais je trouve pas tant de gens qui connaissent et aiment Greek donc je partage! :)

    • Mais carrément! Effectivement, c’est une série très Virgin 17 dans l’esprit, et très teen-dramedy à la con, mais les dialogues sont bien foutus et les acteurs vraiment très convaincants, donc il faut valider, merci de partager!

  4. très bon post, fan de Greek aussi, mais je n’arrive pas encore à m’en servir comme prisme pour analyser le monde qui m’entoure (mais ça m’a appris ce qu’est le beer pong et ça c’est irremplaçable)
    Je crois en fait que quand on est vingtenaires, pas trop branchés boites, à être une bande de potes (10-12) en couple, et plus ou moins intellos, les diners alcoolisés sont le way to go.
    L’inconvénient, c’est que je crains de me taper une midlife crisis avant mes 28 ans dans le style “mais elle est passé où ma jeunesse folle?”
    Et je ne comprends pas comment tu peux aimer les films des 80’s et pas le brat-pack, c’est quand même une ombre au tableau, j’espère que tu en as bien conscience…

    • Ah j’ai failli co-organiser une soirée beer-pong l’an dernier, c’est dommage que ça se soit pas fait… J’ai pensé au risque de la midlife crisis, mais tout dépend aussi de ce que tu as fait dans ton adolescence et pendant tes premières années post-bac (le College US). Le truc marrant c’est que les Américains semblent garder leur mentalité College pendant au bas mot 10 ans après Graduation day…
      Pour les films des 80s, je suis pleinement consciente de la contradiction. En vrai si je veux être honnête, j’ai bcp aimé le Breakfast Club et Outsiders (surtout Outsiders d’ailleurs) mais St Elmo’s Fire m’a mis le nez dans le fait que ce sont quand même de très mauvais acteurs. Depuis j’assume moins…

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