On parle souvent de l’expatriation comme d’une expérience hors du commun, et surtout follement enrichissante, tant par les rencontres qu’on y fait, par la culture qu’on y découvre, que par le déracinement qui force à s’affirmer comme un être autonome et fier.
Ce dont on oublie de parler, en général, c’est du retour de bâton.
Oui, les deux ans que j’ai passés aux États-Unis ont été extrêmement enrichissants. Mon CV académique a foutrement de la gueule, au point de me permettre de postuler dans des départements qui m’étaient fermés avant mon départ, j’ai rencontré moult Américains/es, noué de nouvelles amitiés, constitué et renforcé une solide culture populaire, et gagné 3 à 500 pages vues quotidiennement sur ce blog qui n’en avait que 40 en octobre 2008.
D’un autre côté, à mon retour j’ai aussi découvert que j’avais perdu pas mal d’amis, dont 2 plutôt proches et 1 très très proche, j’ai perdu mon indépendance en ne trouvant pas à me loger hors de chez ma mère, mes cartons de livres dormant au garage, enfin, mon statut sentimental se trouve dans des limbes non-identifiées, le tout résultant en une énorme perte de confiance en moi. A bien y réfléchir, l’expatriation est aussi une expérience assez appauvrissante, si vous voulez mon avis.
Curieusement, personne ne parle jamais de ces choses.