Dans la plus pure tradition lame is the new hip, il semblerait que le hit de ces fêtes soit le grand retour de la Dromacarte. dans une totale surenchère par rapport aux lolcats et assimilés. Oh, ça va, on l’a tous fait, entre 1998 et 2002, envoyer comme ça, une carte virtuelle animée avec un petit chat clignant des yeux en disant “Chat-lut, chat-va?” ou alors une dinde animée chantant I Will Survive de Gloria Gaynor pour Thanksgiving (At first I was an egg, I was petrified…). Le tout, straight from dromadaire.com. Etre cool, c’est savoir embrasser le plouc qui est en nous, après tout. Quoiqu’il en soit, ce Noel, quand j’allais faire mon tweet-check chez Papy et Mamie, ça fusait pas mal de la blague Dromadaire.
Via Twitter, on signale aux autres gens à la page (ie. des usagers de twitter – ils bénéficient encore de cette caution pour quelques semaines) qu’on vient malgré tout d’une famille à Dromacarte – donc un peu plouc-mais-néanmoins-attendrissante. Notons que l’an prochain, on verra Tonton Daniel qui nous montrera, fier, comment il a twitpic-é la bûche de Noël, et on se dira que, pffff, tweeter son réveillon, c’est quand-même rien has-been, genre tellement 2010 (cette expression elle-même n’est-elle pas en flagrant délit de ringardité?).
Je trouve ça bath, ce type d’aplatissement web 2000/web 2010. Ça permet de transcrire en langage interweb l’enjeu culturel des réunions familiales, en mettant en scène en termes geek comment les plus vieux essaient d’impressionner les plus jeunes avec leur maîtrise du monde qui nous entoure, et comment les plus jeunes qui retrouvent leur réflexe adolescent de “han les vieux c’est trop des nazes, la te-hon” ☛ émotion de l’esprit de Noël qui s’installe autour du plateau d’escargots de Bourgogne.
Quoiqu’il en soit, j’ai l’impression que, pendant ces fêtes, l’évocation de la dromacarte, c’est un peu le pendant virtuel du cultissime “pull moche”. Ça crée un référent de nostalgie familiale ringarde, ça pose un éthos de distance amusée rigodrôle mais pas méchante, donc c’est forcément tellement hip, ça crée une connivence entre jeunes branchés qui consomment leur lait de poule. Chou.
Ce qui nous conduit donc à la conclusion suivante: pour le 1er, j’attends vos Dromacartes de vœux d’un pied plus que ferme.
Soyons fous, envoyons-nous des mms !
Eheh, ça me rappelle aussi cette mode des “appels visio” en 2006-07. Mode resurgie via Apple et son FaceTime, d’ailleurs…
Ma mère en est encore à trouver que c’est une bonne idée toutes ces marques qui envoient des cartes de voeux animés sur internet. Alors les discussions pseudos geek, c’est pas pour tout de suite.
Oh mais la mienne pratique toujours assidûment la Dromacarte! Mais d’un autre côté, elle aime pas Firefox, elle préférait son “système” avec IE. Elle a des prises de position assez marquées.
“Etre cool, c’est savoir embrasser le plouc qui est en nous, après tout.” Haha, c’est tellement vrai. J’aurais presque envie de le développer en dissertation, mais comme je suis plouc, je le tweet.
Ahah – en même temps j’ai blogué un tweet, ce qui est aussi pas folichon en termes de cool, je crois bien, donc vautrons-nous tous ensemble!
Faut quand même noter que le gif animé est lui-même un produit du web de 2000. Mais revenu récemment dans le giron de l’avant-garde web.
C’est vrai c’est vrai: mais est-ce que c’était pratiqué par les usagers amateurs?? Je veux dire, en 2000, j’avais une connexion bas débit sur l’ordinateur parental, et je connaissais et pratiquais les dromacarte, mais je savais pas ce qu’était un gif animé (je l’ai su en 2008, faut dire)