Good vibrations

3h30 : je me suis relevée pour me brosser les dents.
4h19 : j’ai instapaper’d une chiée de liens trouvés sur Facebook et Twitter. Lus aussitôt. Dés-Instapaper’d.
5h03 : il est temps d’envoyer ce mail concernant la peinture de ma cuisine qui s’écaille (je crois qu’un bout du lierre du voisin s’invite chez moi, par l’odeur de la vaisselle sale alléché).
5h24 : et si j’écrivais une critique de Mockingjay ? Et pourquoi, à la fin, est-il toujours plus facile de dire pourquoi on n’a pas aimé un bouquin ou un film que de dire pourquoi on l’a aimé?

God I hate les insomnies presque autant que les préjugés sur les jolies filles. 6h10.

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6h41.

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C’est quoi, les bons sentiments à l’américaine ? Je suis taquine, j’en vois bien l’idée, héritée de la quête du bonheur constitutive de la contrée de l’Oncle Sam (c’est même écrit dans la déclaration d’indépendance). À une époque ça me tanait, moi aussi, je trouvais ça facile et dégoulinant. Je crois que j’ai réévalué ce jugement lors de mon épiphanie post-ironique liée au visionnage de Karate Kid il y a deux ans -encore un moment d’insomnie, ça, mais lié aux 38 degrés de salopard qui marquaient le début de l’été en Pennsylvanie. Après Rocky, Avildsen made my heart go boom. Les bons sentiments bien employés génèrent une euphorie irremplaçable.

On reproche jamais à Capra ses bons sentiments, pourtant les plus américains qui soient, quintessence du happy end hollywoodien. En fait depuis cet âge d’or, j’ai l’impression que le “bon sentiment à l’américaine” a fluctué, et que l’expression s’est vidée pour se teinter de mépris et de condescendance. Que maintenant que Hollywood doit partager le monopole du cœur avec les “bons petits films” indie/Fox searchlight, c’est moins les bons sentiments, que le cynisme, qui est à l’américaine.

Ce soir, je vais voir l’avant-première du dernier film de Cameron Crowe, We Bought A Zoo au Studio des Ursulines, “un événement Thursday Night Live“. Vous devriez venir.

7h10 : j’ai blogué, j’ai *toujours pas* sommeil.

7 thoughts on “Good vibrations

  1. Mais Capra est un peu plus mordant que ce que les films qu’on a tendance à qualifier maintenant (et moi la première) de “bons sentiments à l’américaine”, non ?

    Cerise m’a parlé de We bought à zoo, je vais voir comment ça se passe, ce soir :)

    • Oui car Capra était talentueux, naturellement. Mais c’était blindax de bons sentiments très américains. Ergo mon objection : on peut pas reprocher à un film / livre / série d’être plein de bons sentiments ; plutôt de mal les mettre en œuvre, ce me semble – là où se loge le talent.

      • Mais oui quoi !!! J’ai jamais compris ce que l’on pouvait reprocher aux bons sentiments. Pourquoi l’art ne serait réservé qu’aux choses torturées et pessimistes. Pourquoi l’optimisme et les valeurs de réconfort, de bonté, de gentillesse etc n’auraient pas le droit d’être des sujets de cinéma/littérature…
        Et comme tout, c’est la façon de les montrer qui devrait compter, pas le simple fait de les montrer.
        Mais j’imagine que ce sera le grand débat de ce soir !! ;)

  2. Et je suis Jungle Ju, j’avais oublié ce vieux compte gravatar ouvert il y a 2 ans et qui ressort de temps en temps.

  3. C’est exactement ce que tu dis : les bons sentiments ne sont qu’un ingrédient, c’est la recette qui permet de bien les faire passer ou non.
    J’ai tendance moi-même à faire la grimace devant certains films quand ça tourne trop à la guimauve. Pour autant, j’ai grandi en lisant des comics, genre Spider-man, qui véhiculent très largement les “bons sentiments” à l’américaine et ça fonctionne toujours pour moi.

  4. Docteur Quinn est une de mes séries préférées, je crois que je suis à 10 000 km de la haine des bons sentiments à l’américaine qu’on retrouve dans tous les grands films à l’américaine. C’est un commentaire posté dans mon insomnie de 1H41. Mais posté avec le coeur. I love les films torturés et I love les bons sentiments des feel good movies.

    • Si tu as aimé We Bought a Zoo, tout va bien :)
      L’autre soir, j’ai défendu Dr Quinn avec véhémence, rappelant qu’elle s’était limite fait une auto-césarienne avec les dents – remarque faite une fois par Mélanie, je crois bien (j’en ai un peu rajouté). Un personnage qui force l’admiration.

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