“Ce Journal Était Attendu.”

– En fouillant dans mes affaires, je suis retombée sur ce premier numéro du Nouvel Observateur que m’avait donné mon père il y a une dizaine d’années. Daté du 19 octobre 1964, tout auréolé de sa Une par Sartre, qui clamait à belles phrases que les jeunes d’alors étaient plus politisés que lui et Beauvoir l’avaient jamais été, effet Guerre d’Algérie oblige, on pouvait y lire des analyses sur la gauche états-unienne et sur le communisme en Chine, ses pages Culture pondues par Vilar, Leiris et Sempé.

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“les hebdomadaires les plus affligeants d’aujourd’hui abordent plus de problèmes concrets que ceux d’autrefois” – J.-P. Sartre

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– Sur une autre note, ce matin, je suis tombée, via une newsletter “nos articles les plus lus”, sur ce torchon que je ne pourrais pas qualifier d’article, tant l’absence d’angle, d’écriture et la pauvreté intellectuelle y sont patents. J’ai rien contre le sujet, en soi. Vous savez ce qu’on dit il n’y a pas de mauvais sujet, tout dépend du traitement dont on le gratifie, et j’aime trop la pop culture pour m’insurger contre une analyse d’émission de télé au départ (j’ai même blogué sur la Star Ac il y a mille ans, quand des gens lisaient ce blog, même si j’ai toujours fait la différence, en termes d’approche d’écriture, entre mon canalblog et le Nouvel Obs). Mais précisément parce que j’aime la pop culture : quand le premier degré le plus emo de cette non-analyse d’une mauvaise resucée de télé réalité diffusée sur une chaîne poubelle est en plus gangréné par des considérations racistes nauséabondes… Je veux bien que la réd-chef ait été aux fraises au moment de la validation de ce truc, mais vu que la maison-mère est capable de faire une Une digne d’un mauvais tabloïd, jurisprudence Iacub, et la condamnation afférente, on ne peut plus parler de mauvais hasard. Je sais que tout ça ne rend pas justice aux gens de talent qui officient pour le Plus, rubrique culturelle et ailleurs, mais le choix éditorial de cette newsletter (ou l’absence de celui-ci) en fait malheureusement l’arbre qui cache la forêt.

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Rien à voir, donc, a priori, si les deux items ne se réclamaient pas du même titre. J’en ai mal à la culture gaucho-intello de mon père, Algérien enfant de cette guerre et, selon les critères de ce supposé chroniqueur culturel, aussi “brun” que Zayra,