A chaque fois qu’on pense que Lindsay Lohan a touché le fond, elle nous montre qu’elle peut encore creuser. Career-wise, ça fait beaucoup de peine. Celle qui était the next big thing au début des années 2000 se retrouve à difficilement pagayer pour retrouver un semblant de crédibilité et, à chaque fois, c’est un échec cuisant. Ces dernières années, ça a donné :
– un rôle-minuscule-mais-pourquoi-pas dans Machete de Robert Rodriguez, une variation sur les films de série B-grindhouse.
– un casting plutôt intéressant pour un biopic de Linda Lovelace, finalement abandonné à cause de ses ennuis judiciaires (le rôle a finalement été offert à Amanda Seyfried, un de ses faire-valoir dans Mean Girls/Lolita Malgré Moi)
-le rôle titre dans un film consacré à la liaison entre Liz Taylor et Richard Burton, Liz and Dick, qui s’est avéré être finalement un téléfilm Lifetime si mauvais que rarement la presse aura tant parlé de cette chaîne de mamie.
– le rôle principal, aux côtés de James Deen, acteur porno reconverti pour l’occasion, dans The Canyons, un thriller érotique écrit par Bret Easton Ellis. Il faut dire qu’Ellis nous a bien gonflés pendant des mois avec ce tournage et l’immmmmmense talent de Lindsay, qui allait enfin éclater au grand jour et lui redonner ses lettres de noblesse d’actrice de génie, disparues sous des kilos de poudre blanche.
Entre temps, un article du New York Times a mis fin à ce mensonge éhonté.
Et puis l’affiche du film est sortie hier. Vraiment bien foutue avec cet effet trompe-l’œil qui te vent de la série B re-travaillée, le film du grenier oublié parce qu’il montre une réalité sale, ça va très bien avec l’image de neo-noir sulfureux que le film cherchait à créer. It’s not the Hills car oui, ce film ne cherchera jamais à embellir la réalité, sans doute, à l’inverse du show télévisé du même nom. Mais le plus hilarant (ou révélateur, c’est selon) dans tout ça, c’est la façon dont la charte graphique met en valeur les noms de Bret Easton Ellis et de Paul Schrader, tout en effaçant délibérément ceux de Lohan et de Deen.
Le choix graphique qui cherche à dire à cette pauvre Lindsay qu’elle a tellement sombré dans la has-beenitude que 1/son nom est enfoui sous des dizaines d’affiches plus récentes, à l’image de la dernière fois où elle a tenu un vrai rôle au cinéma, 2/son nom est tellement marqué du sceau de l’infamie qu’il vaut mieux le dissimuler si on veut vendre le film. L’effacement du nom de Lohan est mis en scène explicitement, comme pour dire qu’elle n’est même plus assez bien pour vendre une série B. C’est vache, même si elle l’a bien cherché.