Rue Corvisart. Extérieur jour. Fin de matinée ensoleillée.
Il y a des ados qui marchent par grappes. Certains se détachent de leurs groupes respectifs pour courir dans les bras de copains un peu plus loin, en beuglant à la délivrance.
Il y a cette brune qui crie à sa pote de l’autre côté de la rue “16 en Maths. SEIZE !”
Il y a ce mec un peu plus beau que la moyenne, longs cils, casque de scooter enfoncé sur le crâne, assis sur sa Vespa, la tête baissée, le visage fermé. Sa nana en face de lui, l’air gênée de celle qui sait qu’elle risque de se faire larguer dans 2 heures parce qu’elle l’a eu et pas lui, et que ça change la configuration de tout.
Il y a les meufs assises sur le trottoir, un café et une clope dans une main, l’autre occupée à taper un message texte, le visage barré d’un sourire.
A la terrasse des cafés alentour, toutes les tables sont prises, des chaises rajoutées, agglutinées pour former des groupes de 7 ou 12, prise de possession des lieux comme pour les saluer une dernière fois. Que des Coca ou des Monaco (je pensais même pas que ça se faisait encore).
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J’ai eu un sourire attendri jusqu’à ce que je me souvienne que l’an prochain, ils sont pour moi.