Cet été, dans le cadre de ce que j’aime appeler le “Long Island Book Club” (parce que ses initiatrices vivent à Long Island, tout simplement), j’ai eu l’occasion de lire Where’d You Go, Bernadette? de Maria Semple (traduit en français sous le titre Bernadette a disparu, mais le sel du bouquin tenant à la verve de l’auteur, je vous conseille de faire l’effort de la VO).
En tant que roman, c’est blindax de défauts, notamment en raison du choix narratif du roman épistolaire 2.0. Si le procédé littéraire a fait ses preuves en termes d’effet de réel, force est de reconnaître que des fois, c’est aussi lourdingue que certains found footage movies, tant l’auteur se met en quatre pour rester dans le crédible de son procédé narratif et en oublie, au passage, l’histoire. En revanche, la polyphonie que ça occasionne donne la part belle à des monologues absolument hilarants, et je trouve que Maria Semple est foutrement bonne en polyphonie caustique “soooo American”, un truc qu’on retrouve dans cet article-fiction qu’elle avait fait pour le New Yorker, à propos du “Jour des Morts”.