Vampirisme urbain

Est-ce parce que j’ai vu Eclipse, et le visage tout scintillant de R-Patz hier? Ca m’a ramenée avec émotion (et douleur) à la réalité du vampirisme. Tout d’abord, laissez-moi vous dire que j’ai l’intention de finir ce que j’ai commencé – et j’ai un abonnement, ça aide. Je note au passage que si la spectatrice nubile française se tient mieux que son homologue américaine, ça gigotait tout de même sévèrement dans les fauteuils aux moments des close-ups sur le torse de Jacob Black (et par ailleurs tout ce que je disais en novembre dernier est un peu confirmé par l’espèce d’atténuation des discours/ajout de scènes pas du tout dans le bouquin pour cacher un peu la misogynie mormone).

Mais revenons aux vampires. Aux vrais. Quand j’ai dit que j’avais été mordue par des bedbugs, de part et d’autre de l’Atlantique, les réactions ont été assez différentes (sauf quand j’ai dit ça à mon père, mais je soupçonne les infestations de punaises de Mers-El-Kébir d’être pires que celles de Brooklyn, tout bien réfléchi). En France, on m’a dit “ah, c’est con, t’as toujours été un aimant à moustiques” ou une banalité avoisinante. En revanche quand aux US j’ai expliqué à Shanna qu’on était peut-être sur la “liste” j’ai dû rapidement faire volte-face et dire qu’en fait c’était peut-être une araignée (une araignée. à New York. en été. major LOLz). Elle osait plus me faire la bise, et était inquiète de me parler, bref, c’était comme si on était en 1986 et que je lui avais annoncé que j’avais le Sida.

Les bedbugs, en France, c’est des punaises de lits, mais c’est un nom que je trouve moins marketing – c’est peut-être aussi pour ça que ça fait moins peur. Visualisez l’idée: complètement éradiqué après la guerre / recrudescence depuis une petite dizaine d’années / New York très touché, yada yada yada. Vous pourriez penser que c’est un nuisible comme un autre, du genre, à choisir entre des cafards et des bedbugs, vous préféreriez les bugs, et vous auriez tort. En fait, l’élément marrant autour des bedbugs, c’est que la difficulté de s’en débarrasser, la violence des démangeaisons et l’ampleur des piqûres en ont fait une des pierres de touche de la légende noire de New York. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la page Wikipedia consacrée au sujet (elle est longue et très détaillée – le mec qui l’a écrite a fouillé son sujet), et les nombreux sites, forums, etc. autour de ces immondes petites bestioles. La répulsion se fait rapidement fascination, et le langage utilisé montre clairement un pouvoir quasiment hypnotique. Un mec a même pris en photo des bedbugs en train de le mordre avec un téléobjectif (je trouve ça drôle).

Le vocabulaire utilisé pour les décrire renvoie à une peur sourde et primaire du vampirisme. On vous y explique que les bedbugs sont l’une des seules espèces à se nourrir quasi-exclusivement de sang humain, que leurs habitudes alimentaires sont nocturnes – elles agissent une heure avant le lever du soleil. Notons enfin que ces bêtes ont une sexualité particulièrement déviante, elles se reproduisent par viol (ah ça, c’est vraiment dégueulasse). Ainsi, si vous êtes infesté, toutes les nuits, elles viendront vous trouver, vous sucer le sang jusqu’à épuisement, et repartiront se planquer sans laisser de trace.

C’est vampirique, mais un peu moins joli que R-Patz (ou que Angel ou que Gary Oldman for that matter). Après le saut, une photo sexy de mon genou… Continue reading

Party in the U.S.A.

Les amis, je suis face à un vrai dilemme typique de la vie new-yorkaise, à une croisée des chemins.

NB: à chaque fois qu’un tortionnaire de l’orthographe écrit “dileMNe” au lieu de “dilemme”, un écureuil gris perd sa jolie queue touffue et se transforme en rat, alors si vous trouvez le métro new-yorkais répugnant, vous savez désormais à qui vous en prendre.

Etant pour la première fois aux Etats-Unis pour un 4 juillet, je me suis vite renseignée sur les activités incontournables. Genre: est-ce qu’il y a un défilé des armées, est-ce qu’il y a un bal des pompiers, des choses comme ça. Globalement, j’en ai retiré que la fête nationale, aux Etats-Unis, c’est quelque chose d’intime. Ça passe par des barbecues privés, des repas de famille, mais pas nécessairement de grosse manifestation publique. Encore une occasion de se sentir un peu outcast expat’, en somme. Mais en vrai,  j’ai eu de la chance: j’ai reçu deux invitations.

Tout d’abord, j’ai reçu mon e-vite pour les Hamptons. C’est très chic, parce que l’invitation vient d’un professeur de Columbia, que c’est un barbecue annuel dans sa maison de famille, que ça crée du carnet d’adresse, et que si à 30 ans, vivant à New York, t’as pas eu ton invitation dans les Hamptons, t’a raté ta vie. Concrètement, ça risque d’être très garden-party,  à manger des brochettes en faisant attention de pas tâcher une jolie robette estivale, on sort la capeline noire et les stilettos, et on est dans le registre  des gausseries sur blagues politiques et/ou intellectuelles, fierté d’être de l’intelligentsia, etc. Pas vraiment le lieu où expliquer que j’ai appris que la fête nationale était le 4 juillet grâce à un film de Roland Emmerich, quoi.

C’est un peu Gossip Girl meets l’épisode où Brandon Walsh est invité à une réception du doyen d’UCLA dans Beverly Hills 1.0, dans mon imaginaire, j’ai l’impression d’être part of it, ça se refuse difficilement. Continue reading

Rude Boy

Thérapie de couple.

Vous voyez cet épisode de Friends où Ross et Rachel définissent leur top 5 freebie list? Mais si vous voyez, enfin, Ross plastifie sa liste, et tout ce qui s’ensuit… Quoiqu’il en soit, sur la première marche du top 5 de mon mec à moi, il y a Rihanna. En soi, c’est concevable, quoiqu’un peu désorientant si on prend en compte le fait que Rihanna est 1/über-gaulée, 2/féline, 3/tatouée, 4/la réincarnation de Grace Jones. Comment vous dire… le petit nom affectueux qu’il me donne, c’est Schtroumpf (à une époque, j’ai aussi eu droit à Bidulo, remarquez), et ça m’étonnerait qu’on ait jamais surnommé Grace Jones “ma schtroumpfette” (ni Rihanna for that matter). Bref, cela étant, pour Clément, Robyn Fenti, c’est le summum de la sexualité chez une nana, tant et si bien qu’il lui est impossible d’imaginer un quelconque individu mâle qui ne soit pas totalement attiré par elle, ergo Rihanna couche avec Jay-Z, peu importe Beyoncé, en dépit des liens sacrés du mariage, de la pop, de la street cred’ et de tout le reste.

J’y vois cependant plusieurs objections, mais avant cela, voyons plutôt comment reconnaître un hipster en 12 étapes:

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Empire State of Mind

J’ai été assez rapidement sous le charme de la vidéo d’Empire State of Mind, quand elle est sortie, il y a une dizaine de jours.

A la base, je pensais que c’était à cause d’un plan esthète à la con, genre, ouah, des clichés de New York. La succession de visuels en noir et blanc me parait en effet assez bien refléter ce truc en plus de New York, pas tant son éclectisme que l’être étant qu’on a quand on y est. Le “I own the place” en quelque sorte. Entre une veine un peu ninetiesante de visuels du ghetto et la succession de clichés plus grand public, depuis l’Empire State Building jusqu’aux fashionistas qui dominent les rues à shopping (quitte au passage à donner une saveur de hood à ces quartiers chics, et à faire des miss en lunettes de soleil oversize des membres d’un nouveau gang), New York, c’est badass. Bref, j’aime bien cette imagerie, c’est visuellement vraiment beau, et ça donne envie d’aimer cette ville – et quand c’est déjà le cas, ça donne envie de l’aimer encore plus.

NewYorkSkylineNightFixed

Ensuite, je me suis dit que peut-être que mon opinion était biaisée par le fait d’habiter Bed Stuy quand je suis à New York, dans un esprit “vas-y mec, moi je comprend trop Jay, moi aussi I’ll be hood forever“, je le comprends ton grand écart entre le hood et les quartiers chics de Manhattan. Ouais mec, ouais. Continue reading

Pourquoi les filles sont des greluches

J’ai beau être une insensible du cinéma (l’Exorciste, vu un soir d’hiver tard, m’a gentiment fait sourire, je repense avec émotion à Drag Me to Hell et à son crado rigolo, etc. applicable aux autres émotions ciné), j’ai réussi à me traumatiser toute seule comme une grande.

En plein syndrome pré-menstruel, j’ai été prise d’une grosse envie tout à fait subite d’hémoglobine (logique, non?), et me voilà à chercher compulsivement des scènes de tortures gores sur Youtube. Je cautionnais intellectuellement par une volonté de combler ma lacune en film de genre.  Dissection, émasculation, cannibalisme, démembrement, toutes les formes de sadisme  pervers y sont passées. Mais je crois que quand, le soir, toute seule au monde dans l’obscurité moite du salon, j’ai vu un cafard (irl – welcome to New York City) passer devant moi au moment où je regardais une scène de torture particulièrement sadique (une fille, pendue par les pieds, se fait lentement lacérer par une femme qui se baigne littéralement dans son sang – je te honnis Eli Roth), ça a été dur. Très dur (misogynie à part, comme dit l’artiste). Maintenant, j’ai peur du noir.

Depuis, je me trouve obligée de me faire un marathon teen-movies le soir pour réussir à m’endormir. En quelques jours, j’ai vu The Faculty (Robert Rodriguez, qui l’eût cru), Never Been Kissed (titre français: Collège Attitude), She’s All That (titre français: Elle est trop bien), She’s the Man, Ten Things I Hate About You (titre français: 10 bonnes raisons de te larguer) et je m’achemine doucement vers Mean Girls (titre français Lolita Malgré moi) et pourquoi pas Bring it On (oh oui! Bring it On, très belle satire du monde des cheerleaders). Quand je les aurai tous faits, je passerai aux rom-com en costume d’époque, au même tarif: 2 par soir.

Alors oui, c’est (souvent) très mauvais, à l’image de ce que les titres français laissent supposer, et il faut reconnaître que les années 2000 c’est super ringard en fait. Mais au moins je peux dor-mir.