Do Not Lean On Door.

J’avais précisément dit que la MTA était la chose que je redoutais le plus.

Dans ma naïveté, je pensais à la chaleur, au froid, à l’attente, et à tout ce qui émaille d’une laque un peu grisâtre les voyages en métro. Sans doute parce que l’emmerdement maximal en métro y est plus long qu’à Paris (en distance, et sans réseau ni rien, tout ce qu’il reste, c’est apprendre par cœur le nom des stations et regarder les gens, mahgahd, heureusement que la faune New yorkaise est divertissante)… Je n’avais pas pensé à l’oubli. Quand on a quitte un endroit depuis trop longtemps, en restent les aspects charmants, agréables ou particulièrement hauts en couleur. Tout ce qui était vaguement nul et surtout sans grand intérêt va directement dans l’oubli, sans passer par la Case Départ ni toucher 20000 francs.

C’est sans doute pour ça que c’est la première chose qui ma flanqué les larmes aux yeux. Attendant mon A à Howard Beach, tous les copains sont revenus : Broadway Junction (le sésame du L-Train qui m’emmenait à la maison, arrêt Graham Avenue, dans le ‘burg), Van Siclen (je me demandais quel paysan hollandais du XVIIe siècle avait immortalisé de son blase le fin fond de Brooklyn), Utica, Kingston-Throop (Bed-Stuy, les arrêts de Clément), Hoyt-Schermerhorn, l’arrêt au nom imprononçable des glorieux moments de détente brooklynite, Jay Street (je m’y perdais tout le temps, saleté de MetroTech), Chambers, l’arrêt de Guillaume, mon terminus de ce jour, et, maintenant que j’y pense, l’arret de la toute première fois que j’ai fréquenté ce métro, après une longue marche nocturne (encore un…e) pour tuer l’ennui d’un jetlag non-maîtrisé.

En revoyant ces noms un peu oubliés, j’ai l’impression d’avoir piétiné une vie parallèle pour la planquer sous un tapis, vous savez, comme quand on essaie de planquer le bordel quand on a des invités (surtout si ceux-ci sont papa et maman, d’ailleurs).

Il est temps que je reconnecte ces deux bouts de ma vie.

Y a du nouveau

Entre autres, j’ai de nouvelles chaussures.

Rafler une des trop rares paires de Dunk Liberty chez Colette (pour les parisiennes), se manger la file d’attente d’une paire de mètres pour accéder au nouveau Topshop sur Broadway et Broome St, faire l’ouverture du H&M d’Herald Square pour espérer emporter une pièce Matthew Williamson… Certes.

Remarque qu’on peut aussi aller mollement chez Lady FootLocker et en repartir avec les chaussures de Fido Dido.

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En plus pour faire complètement trop street style, t’as même droit à un décor d’une vintagerie toute émouvante: un quai de métro des plus loseux (celui de JFK), ne me remercie pas. Et un bon vieux 501 des familles. Non, ceci n’est pas un boyfriend jean. Ceci n’est pas vraiment un blog mode, non plus.

c373e9123656ddae8feb197cc9c0628d1 90’s Powa, les mecs, quoi…