Debbie Downer (hating on Sex & the City)

Parmi les trucs faussement chauds de vendredi (je sais, on dit “buzz”), il y a eu le trailer de Sex and the City 2 (il y a aussi eu R-Patz en Kurt Cobain putatif, mais c’est une autre histoire – qui mériterait un sort elle aussi – j’ai l’impression d’être la seule que ça choquait pas). Le trailer de Sex and the City 2, pour vous dire, il a fait dévier ma blogroll Hellocoton et mon Twitter vers un océan de “hiiiiiii”, de “trop excitée!!!!!” et de “oh mon dieu Aidaaaaaan” (souvent mal orthographié, ce qui suffirait à faire mon opinion sur les gloussements 2.0 de ces demoiselles).

Mouais. A vrai dire, le premier trailer m’avait déjà pas mal révoltée, là, je rends les armes.Tiens, et si j’avais voulu être une vraie blogueuse à blog de fille, j’aurais fait un titre de type “le buzz qui nous prend pour des buses” (vous avez remarqué à quel point la modeuse espère se refaire une virginité de fille cool et détachée en mettant des calembours et des blagues carambar en guise de titre?)

Bref, revenons à Sex and the City 2 et pourquoi ce trailer, comme son précédent, me fait suer des dents, avoir mal aux ongles, saigner des yeux et des oreilles (que des choses pas agréables, on est d’accord).

Une très éloquente de Time Out NY en avril 2008

La première affiche était déjà très programmatique: elle montrait une Carrie vieille peau surbronzée sur fond de logo en strass, arborant des aviators dorées. Comme pour afficher que, bien loin de la rédactrice free-lance qui a fait rêver toutes les blogueuses de cette planète, maintenant, elle n’est qu’une de ces poules sans classe entretenues jusqu’au bout des ongles (manucurés dans l’Upper East Side j’imagine). En fait, cette affiche m’a toujours rappelé la série Luxury de Martin Parr, où il photographie les jet-setteurs de cette planète en adoptant le même parti-pris que s’il photographiait des pauvres mineurs d’un pays noir mancunien à la période Thatcher. Le résultat était indécent et clinquant – fascinant. Là, c’est pareil, le fascinant en moins, le cynisme en plus. Alors comment en est-on arrivé là? Continue reading

Recessionism in New York, Part 1

New York a la réputation d’être une des villes les plus chères du monde. Affirmation rigolote quand on vient de Paris, Londres ou Tokyo, moins quand on vient du reste du monde. Cependant, New York est une ville plus ouverte que Paris. Tu veux  New York  à vraiment pas cher?

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Le tourisme à New York se résume à deux enjeux: profiter des ambiances et avoir des claques visuelles. Continue reading

De l’Amérique non mondialisée

Deux-trois choses à savoir sur les CupCakes

– la première c’est qu’on appelle ça un cupcake parce que ça doit se manger avec une tasse de thé. Seulement une tasse de thé. Dans les heures qui suivent l’ingestion d’un cupcake, ne surtout pas boire d’alcool. En effet, a valeur calorique de cette chose est inversement proportionnelle à sa valeur nutritive. Avril 2007 : je mange 2 cupcakes à 16h, je prends 2 bières à 20h, je m’endors morte bourrée devant le Rocky Horror Picture Show à 00h (après des exploits que je ne relaterai pas ici pour ne pas choquer notre public jeune). 31 octobre 2007 : je mange 2 cupcakes en creusant des citrouilles, je prends 2 caïpirinhas dans un bar de West Village, j’acclame en me dandinant le déguisement “Britney Spears aux VMA” dans un bar gay d’East Village. Avril 2008 : je mange 1 cupcake à 18h sur la pelouse de Columbia, je bois une bière dans East Village, une dans Brooklyn, et je me casse la gueule à minuit en jouant à Guitar Hero.
CQFD.

– la deuxième c’est que c’est réellement introuvable en France, apparemment. J’ai cherché cherché cherché… visiblement, le seul endroit serait un Starbucks (mais vu la qualité des pâtisseries Starbucks, peut-on encore parler de Cupcake? J’en doute). Autant, en cherchant, on trouve des bagels à Paris. Le cheesecake, proclamé “spécialité new-yorkaise certifiée”, on en trouve sans mal. A commencer par n’importe quelle boulangerie, où on nous prend de plus en plus pour des buses en nous vendant sous le label “Fraisier” rien moins que du Cheesecake. C’est un scandale, le fraisier est une réalité totalement différente, et ça me révolte. Amis gourmands, unissons-nous contre cette supercherie. Mais le cupcake… C’est la réalité américaine qui n’a jamais passé la frontière française, visiblement. Serait-ce la partie de l’Amérique qui échapperait à la mondialisation?

– la troisième, c’est que c’est un objet de fascination girly absolue. Fascination pour les couleurs, pour ce qui est niaisement sucré, pour l’inébranlable Sex and the City? Le mystère reste entier. Des blogs entiers y sont consacrés, prenant en photo les plus excentriques, sur fond de nappes à carreaux roses ou de chats en porcelaine (pour le côté Grand Mère sait faire un bon café). Concession: c’est vrai que le cupcake est terriblement photogénique (cf. infra). Le cupcake est à l’Américaine consensuelle ce que le macaron est à la modeuse/wannabe modeuse parisienne/wannabe parisienne. Si vous allez chez Ladurée à Paris, vous irez immanquablement chez Magnolia à New York. A ceci près que l’un cultive une image de marque luxe quand l’autre revendique son côté petite pâtisserie tradi de grand-mère. L’urbaine américaine a la nostalgie de sa campagne perdue, quand l’urbaine française a besoin de faire ses preuves en affirmant son identité parisienne. Connaissent-elles seulement le côté obscur et trashy de cette délicieuse petite pâtisserie (cf. supra)?

Pour finir, il s’avère que les gens n’aiment pas vraiment le cupcake. Ils trouvent ça joli, et c’est chic d’avoir quelque chose de joli à côté de son thé, mais en général, c’est considéré comme écoeurant. Sauf que moi, j’aime la crème au beurre d’amour.