Dans mon Top 10 des réalisateurs les plus cools du monde, il y a incontestablement Robert Zemeckis. On lui doit des films qui savent allier ludique et cinéphilie, histoire et pop culture. On lui doit Qui veut la peau de Roger Rabbit, Retour Vers le Futur et Forrest Gump, et je crois que s’il avait aussi fait les Goonies, ce serait officiellement mon réalisateur des années 80 préféré (en fait, il tient le haut du podium même sans les Goonies – à cause de Retour vers le Futur, nom de Zeus).
Le point commun entre les 3 films, outre des effets spéciaux gigafun, c’est bien évidemment le travail sur le temps. Dans … Roger Rabbit, c’est une parodie de néo-noir des années 50, dans Retour vers le Futur, c’est directement le voyage dans le temps et dans Forrest Gump, c’est une histoire de l’Amérique des années 50 aux années 90. A chaque fois transparait une vision surannée et amusée du passe. Cette fascination pour le désuet et pour le rétro sont aussi bien l’occasion de faire plaisir au spectateur, qu’une réflexion sur la notion même de rétro, sur les codes sélectionnés pour recréer le passe. Dans Retour vers le Futur, c’est le prix d’une canette de Diet Pepsi, dans Forrest Gump, ce sont les lieux de mémoire d’un livre d’histoire, du déhanché d’Elvis au Vietnam. Il y aurait énormément de choses a dire de tout cela (je pourrais parler pendant des heures de Retour vers le Futur, je crois), mais ce qui m’intéresse, ici, c’est la sélection des codes qui recréent le passe. Dans mon cas, un ordinateur particulièrement agaçant me ramène 10 ans en arrière depuis quelques semaines, et c’est très perturbant.
Depuis que je vis à Albany, je suis en plein voyage dans le temps, pire qu’a Brooklyn, c’est dire. Alors qu’à Brooklyn, le voyage dans le temps se faisait sur un mode rétro-chic atechnologique quelque part dans les années 70, à Albany, me voila mollement transportee quelque part entre 1988 et 1999. C’est bizarre, dans mon bureau, il y a un vieux téléphone à touches. Quelque part, c’est le meilleur artefact de ce lieu, il m’a permis de me livrer à une mise en scène digne du Grand Sommeil (ou de Roger Rabbit, donc), les pieds sur la table remuant de vieux dossiers:

(vise ces merveilles, complet retravail autour du retour des Doc Martens avec une touche un peu punk, un peu boyfriend, modèle phare de Steve Madden – oui, bon – cette saison – ca fait fureur aux États-Unis, crois-moi – fierce, on dit, ici)
Continue reading →