Precious Little Life

(un post à teneur garantie en sucre)

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Mon séjour à Philadelphie touchantà sa fin, je retrouve cette sensation étrange d’avoir à combler les vides. C’est quand la flânerie et le hasard deviennent des activités délibérées et surchargent un emploi du temps, qu’on sait que le blues du départ s’est installé. La seule chose à laquelle on pense, c’est surtout retourner dans tous les lieux qu’on a fréquenté, yeux et oreilles grands ouverts pour ne rien rater. Eh Virge, t’as quoi de prévu ce weekend? Oulà, attends, j’ai un planning surchargé, j’ai plein de trucs à faire à Phila avant de partir. Je dois vachement errer et glander! Des exemples de ma check-list:

– ne pas oublier d’aller prendre plein de photos anodines de lieux anodins de mon quotidien (lui aussi anodin), du genre, immortaliser ma rue et surtout ce restaurant où j’ai laissé des smics entiers tellement c’était bon (leur ardoise était fluo-multicolore, par ailleurs)


– penser à m’extasier de ce que Rittenhouse Square à Philadelphie fait se côtoyer des anachronismes – oh mais ouah, et je passais dans cette rue tous les jours sans remarquer ça?

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Dear Snuggie™, I miss you so. Love, etc.

Bien qu’étant d’accord avec la nana la plus drôle du monde sur la question (ie. Meghan McBlogger, l’auteur du blog 2Birds1Blog – le blog le plus drôle du monde, donc), à savoir que ça reste malgré tout une robe de chambre retournée, je dois reconnaître que je suis tombée sous le charme du Snuggie™. Quoi ça, Snuggie™? Eh bien c’est une couverture à manches, tout-simplement.

*nostalgie* *yeux humides*

Le Snuggie™ suffit à lui tout seul à résumer tout ce que la culture américaine fait de plus ringard. C’est issu d’un vague téléachat de daytime-TV. C’est vendu à Target (et dans votre Seven Eleven le plus proche). C’est proposé dans un éventail de couleurs allant du bleu dragée au rose layette (le mien est en imprimé zèbre), c’est totalement synthétique, et c’est fait pour être pratique. Le côté pratique, c’est ce que je préfère: ça fait qu’il existe des Snuggies™ pour couple (3 manches, celle du milieu est plus grande – magnifique) et des Snuggies™ pour mère & bébé (adorable…) – j’aime tant préciser le ™. Bref, un objet qui sent bon Port Washington, Wisconsin, si vous voyez ce que je veux dire.

Alors forcément, il n’en fallait pas plus pour que ça devienne une pierre de touche de la culture hipster et un objet culte de la fin de décennie que nous venons de vivre. Continue reading

Futur antérieur

C’est marrant, si dans les années 80 on nous demandait de décrire le futur, celui-ci impliquait nécessairement tout un tas de robots. Depuis les prémices avec 2001, Odyssée de l’Espace, au cauchemar de Terminator ou Robocop, en passant par le ludisme de Retour vers le Futur, Short Circuit, D.A.R.Y.L…. Le futur était tellement constitué de machines sans âmes que des mignons personnages comme R2D2 et son dernier avatar en 2007, Wall-E (bel hommage autant à G. Lucas qu’à Johnny 5, que ce Wall-E), étaient un peu là pour nous faire accepter une évolution irrémédiable.

Bon, mais maintenant qu’on est dans le futur, que l’an 2000, c’est un mauvais souvenir de cuite (juste un conseil, n’essayez jamais de mélanger le champagne et le gin, 10 ans après, mon estomac m’envoie encore plein de coups de pieds terrifiés à la vue d’une bouteille de Bombay Sapphire) les robots n’ont jamais sonné plus désuets.  On a fait advenir ce futur peuplé de robots, d’une certaine manière, à ceci près que ceux-ci nous renvoient à un rêve passé d’avenir (si cette phrase vous rappelle Caroline de MC Solaar, ça doit être normal). Maintenant, créer l’angoisse du futur passe par le mythe de la fin des dinosaures, en quelque sorte: la nature qui reprend ses droits, la régression technologique, ou la petitesse des machines face aux éléments (l’Islande, 4 mois après la sortie de 2012, c’était un bon timing). Moi j’en vois partout, des robots. Et tous me ramènent dans les années 80, et aux Noëls chez Papy et Mamie.

Concrètement, ça veut dire que:

– 6PO s’ennuie tristement dans sa vitrine de musée au Smithsonian Institute à Washington, témoin d’une époque révolue où on ignorait que c’était Anakin, son créateur:

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Yet another TL;DR post

Est-ce par hype, je me pensais une certaine affection pour les “so bad it’s almost good” movies, essentiellement parce que ces derniers se prennent suffisamment peu au sérieux pour permettre de juxtaposer un maximum de propositions aussi absurdes que l’intrigue d’un bouquin de Tom Clancy, contradictoires entre elles et indéniablement cools. Et puis dans le genre so bad it’s almost good, j’ai beaucoup aimé Heathers, par exemple (mais en fait c’est peut-être parce que c’est juste un film pas mal, à la réflexion – j’y reviendrai). Depuis, j’ai eu une épiphanie qui m’a mise mal à l’aise: si les so bad it’s almost good movies ne se prennent pas au sérieux, leur public, lui, se prend salement au sérieux – ça m’a rendue d’un triste, vous pouvez pas savoir.

Quand on m’a dit: “tu verras, Barb Wire, c’est un Casablanca futuriste avec Pamela Anderson dans le rôle de Rick (Humphrey Bogart)”, on pouvait entendre des couinements extatiques à travers la porte de mon bureau (heureusement que le monde de la recherche ne fonctionne pas sur le principe de l’open-office, si vous voulez mon avis, parce qu’entre ces découvertes, faire les 100 pas pieds nus pour faire venir le feu sacré et les home-made manucure parce que ça aide à réfléchir, on est pas rendus).

Mais rétablissons la vérité: Barb Wire c’est un Casablanca futuriste avec Pamela Anderson dans le rôle de Rick (Humphrey Bogart), Jango Fett *of Star Wars fame* dans le rôle d’Ilsa (Ingrid Bergman) et Drusilla des Feux de l’Amour dans le rôle de Victor Laszlo (Paul Henreid). En lieu et place de “Here’s looking at you, Kid”, la punchline de Rick version vagin-à-Playboy, c’est “Don’t call me Babe” (ce qui suscite un peu une réaction à la Marty McFly quand on le traite de chicken/mauviette), à la place de “This is the beginning of a beautiful friendship”, c’est “- I think I’m falling in love” “- Get in line!” (LOL – Jesus), quant au “Play it again Sam”, c’est DJ Radio Ecstasy qui passe un morceau anonyme d’un sous-Mötley Crue never-been dans un night-club made in Tijuana. Désormais, vous savez tout ce qu’il est nécessaire de savoir sur ce film pour briller en soirée mondaine (meaning: profitez de ces 1h49 de votre vie pour vous faire un bœuf bourguignon) Continue reading

Sunday Funday

A la vérité, j’acquiers de plus en plus la conviction qu’un weekend sans Eggs Benedict et/ou pain perdu et Mimosa n’en est pas vraiment un. Le brunch, c’est la preuve à l’Américaine que Dieu existe, mais pas sûr que sa version parisienne soit très semblable à sa version américaine. Je veux dire par là que, si on veut être vraiment local de l’attitude, bruncher, c’est se mettre une grosse charge en mangeant comme un porc (je dis ça parce que je crois pas encore avoir vu de Breakfast Burrito dans les brunchs montmartrois). Concrètement, un vrai brunch qui se respecte propose un forfait où, pour 6$, le Bloody Mary ou le Mimosa est à volonté. Les vrais sont au Bloody Mary, je suis au Mimosa (je suis un peu tapette le dimanche matin). Mais le jus d’orange (sans mousseux dedans, je veux dire), c’est pas local, il faut pas. Finalement, cette pratique du brunch, c’est quelque chose d’assez punk: on s’affame le matin, on commence à picoler à jeun en début de journée pour manger plein de graisses saturées ensuite. Bref, c’est comme s’il fallait enculer le système pour passer un bon weekend.

Et puis il y a la version domptée du brunch. Dans les endroits plus bourgeois, où l’offre culinaire est plus variée (et moins chargée en oeufs). Et le bourgeois culinaire, je m’excuse de le dire, c’est la France. Retournement chiasmatique, les parisiens veulent du brunch, les américains veulent du bistro, tout est dans tout et réciproquement.

Ces endroits sont un peu disséminés dans New York: il y a Le Monde sur 112e et Broadway, à trois pas de Columbia, pour ceux qui pensent qu’un confit de canard, c’est tellement chic pour le brunch, il y a le Café Charbon sur Orchard, dans le Lower East Side, une vraie expérience surnaturelle, où, l’espace d’un instant, en bon Français, vous trouverez normal de passer devant un troquet du commerce qui ressemble à s’y méprendre au Tournesol, avant d’être choqué parce que non, c’est pas normal. Bref, la hype de cet endroit, c’est de passer pour un bistro naze de France profonde (overrated? I think yes yes yes). Il y a enfin l’inénarrable Pastis, qui est à peu près autant l’emblème du Meatpacking que le Gansevoort Hotel ou la vitrine Alexander McQueen. Je suis dans l’ensemble pas trop fan de ces endroits. C’était jusqu’à Philadelphie.

Car à Philadelphie, nous avons Parc. Parc, sa devanture de brasserie chic, ses serveurs en tablier blanc, ses eggs en cocotte et ses jam & butter tartines.

OMG but thah’so freeench! Yay! How awes is that? Seriously, that’s so cuuute! Ouais. Continue reading