Hier, c’était le dernier jour de l’exposition Murakami / Versailles.
Je pourrais vous dire que j’ai préféré attendre la fin pour avoir le recul nécessaire pour apprécier la polémique relative à l’exposition, quand tout le monde s’y est rué en Septembre. C’est qu’à force, je commence à connaître Murakami plutôt bien, tant il est omniprésent depuis quelques années, et surtout depuis que j’ai vu cette formidable rétrospective au Brooklyn Museum en 2008. Mais surtout, j’ai grandi à côté de Versailles, et la vérité c’est que je suis une grosse mauvaise, qui n’a guère mis les pieds plus d’une fois dans les salons du palais (faire la queue avec les touristes? t’es fou, dis!) mais a plutôt soupé du Roi Soleil, de son iconographie, de sa sacralisation et j’en passe. J’ai été, pendant 3 mois, gagnée par la flemme à l’idée de faire la queue sur le pavé d’époque de cette cour qui m’a vu me tordre nombre de chevilles et même tourner de l’œil une fois en 1998 – je me rappelle, mon frère avait dû me porter sur son dos depuis l’entrée du Grand Canal, c’était un malaise beau comme l’évanouissement d’Esther. Toujours est-il que la flemme explique que je me lève à 8h un dimanche matin de décembre pour aller voir des installations Murakami dans les salons du Château. Logique.
Entre temps, ça m’a permis de lire tout et son contraire sur l’exposition (enfin surtout son contraire d’ailleurs), depuis ce post de Monsieur Lâm qui voulait pas spoiler – mais qui a au demeurant fait les seules remarques un peu pertinentes que j’ai vu à propos de l’exposition sur le web. A part ça, j’ai tout lu: que c’était nul et scandaleux pour les plus négatifs, que Murakami était typique de cette mouvance de l’art “rigolo” (véridique, j’ai lu ça) et kawaï, donc oué oué ça va c’est rigolo, mais ça sert à rien. Bon, moi, associer Murakami à juste du rigolo/kawaï, ça m’énerve, parce qu’il y a toujours un fonds malin dans ce qu’il fait, et s’en tenir à ses sacs Vuitton moches, c’est rater l’essentiel.
Ce que dit Murakami est simple, c’est pas nécessairement surpuissant, mais c’est pas con. Ou sans intérêt. Ce serait rater ce qui m’a le plus surpris dans cette exposition, à savoir que les œuvres du Japonais s’intégraient follement bien dans le décor versaillais. La cohérence de l’ensemble était tellement surprenante (et jouissive) qu’elle forçait nécessairement à la réflexion. Pourquoi ça fonctionne si bien?
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